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Brûlures des feuilles d'oignon

Botrytis squamosa

La brûlure des feuilles d’oignon est causée par un champignon ascomycète qui peut entrainer des pertes de rendements conséquentes. Il est présent un peu partout en Europe dont en Belgique et provoque des dommages sur les oignons mais également sur les échalotes.

Symptômes

B. squamosa est une maladie de l’oignon qui cause des petites taches blanchâtres, nécrotiques et ovales de 1 à 3 mm réparties sur le limbe des feuilles. Ces taches évoluent à l’extrémité des feuilles et par la suite finissent par se nécroser, se dessécher et entraîner la mort du feuillage (brûlure). Les feuilles se dessèchent lors d’infections importantes. Les feuilles infectées peuvent également devenir molles par l’action pectolytiques de certaines enzymes.
La maladie peut se développer à tous les stades de la culture, aussi bien au semis qu’à la récolte. 

Cycle de développement

Le champignon survit dans les débris du culture (feuilles et bulbes) sous forme de sclérotes qui pourront germer au printemps. A la suite de la germination, des conidiophores se développeront et produiront des conidies (forme asexuée du champignon). Le champignon possède une phase sexuée mais ce sont les conidies issues des sclérotes qui représenteront de loin la plus grande source d’inoculum. Après pénétration dans la plante, l’incubation dure entre 8 et 10 jours. Les sclérotes sont très résistants et peuvent survivre plusieurs années dans le sol et les débris. La transmission de la maladie par les bulbes est possible mais pas par les semences.

Facteurs favorables

•    Températures optimales entre 15 et 20 °C
•    Humidité élevée 
•    Périodes humides longues

Dégâts

Les dégâts sont surtout importants en fin de saison culturale.

Plantes hôtes

Oignon, échalotte, ail, autres espèces de la famille des Allium

Gestion intégrée* de la brûlure des feuilles de l’oignon

Différentes mesures de lutte peuvent être prises pour lutter contre le champignon.
En Wallonie, pour l’oignon, la rotation d’au moins une année sur trois est une obligation de niveau 2 selon le cahier des charges de la lutte intégrée, obligatoire pour tous les professionnels. Les espèces de la même famille sont également à exclure de la rotation (mais possibilité d’avoir 2 cultures d’une même espèce la même année sur la même parcelle). Dans l’idéal, faire des rotations d’au moins 4-5 ans.
Il est également nécessaire d’éviter les plantations ou semis denses et de réaliser un désherbage afin de diminuer l’humidité au sein de la parcelle. L’irrigation doit aussi être bien raisonnée pour éviter les excès d’eau.
Les excès d’azote étant favorable au développement de la maladie, une fertilisation équilibrée doit être respectée. 
L’utilisation de plants sains et l’élimination et enfouissement des déchets de culture diminuent le risque d’infection par ce pathogène.
La thermothérapie est une mesure qui va diminuer la transmission par les bulbes et qui est à réaliser avant la mise en place. Les plants doivent être trempés pendant 2h dans de l’eau à 43°C avant d’être séchés par une légère ventilation. Le trempage doit avoir lieu une quinzaine de jours avant la plantation. Les conditions de trempage et de séchage doivent être effectuées précautionneusement pour un bon rendu
Des variétés résistantes sont également disponibles et peuvent fortement diminuer la pression de la maladie.

TRAITEMENTS ÉVENTUELS

Des traitements chimiques à base de fluazinam et d’azoxystrobine existent pour lutter contre la maladie. Les produits, les doses et les stades d’application sont détaillés sur phytoweb**.
Si un traitement** est nécessaire, il est recommandé de privilégier les produits présentant moins de risques pour la santé humaine et animale ainsi que pour l’environnement, selon les principes de la lutte intégrée, obligatoire pour tous les professionnels.

* La lutte intégrée, obligatoire pour tous les professionnels en Wallonie, consiste (selon Directive européenne 91/414/CEE) en « l'application rationnelle d'une combinaison de mesures biologiques, biotechnologiques, chimiques, physiques, culturales ou intéressant la sélection des végétaux dans laquelle l'emploi de produits chimiques phytopharmaceutiques est limité au strict nécessaire pour maintenir la présence des organismes nuisibles en dessous de seuil à partir duquel apparaissent des dommages ou une perte économiquement inacceptables. 
**La législation et les produits autorisés étant en constante évolution, nous vous invitons à consulter régulièrement phytoweb.be, référence officielle pour les produits phytopharmaceutiques autorisés en Belgique pour chaque usage. 

Pour tout usage d’un pesticide, veillez à lire l’étiquette et à bien respecter les conditions et les conseils d’utilisation afin de garantir l’efficacité du traitement et la préservation de l’environnement !