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DORYPHORE | POMME DE TERRE

Leptinotarsa decemlineata

 

Symptômes et dégâts

  • Destruction du feuillage partielle ou totale 

Les doryphores peuvent détruire l’entièreté d’un plant de pommes de terre. Les pertes maximales peuvent atteindre 15 tonnes par hectare mais les attaques sont souvent très localisées.

 

Identification du doryphore

  • Adulte: Insecte ovale d’1 cm de longueur aux élytres jaunes séparées de 10 bandes noires.
  • Larve: Insecte ovale de 2 à 8 mm de longueur, de couleur orangée et présentant deux rangs de points noirs sur les flancs.
  • Œufs: forme ovale de 1 à 2 mm de long et de couleur jaune orangée.

 

Biologie du doryphore en pomme de terre 

biologie du pathogène

  • Plantes hôtes : Les doryphores peuvent aussi se retrouver sur les repousses de pommes de terre, les tomates, les aubergines et les morelles.
  • Cycle de vie : L’adulte hiverne à 40 cm de profondeur, dans le sol. Au printemps, il sort de terre lors d’une pluie, dès que la température du sol atteint 14°C. Les premiers symptômes apparaissent très vite et les larves sont très voraces. Les femelles pondent les oeufs (jusqu’à 600) entre mai et juillet. Trois semaines sont nécessaires pour passer du stade œuf au stade pupe avec un stade larvaire intermédiaire. Elles finissent pas s’enfouir dans le sol avant de se transformer en pupe. Deux à trois semaines plus tard, en juillet-août, l’insecte adulte apparait. Tous les stades sont donc observables en même temps sur un champ, à cause des pontes échelonnées et des cycles entremêlés, complexifiant ainsi fortement la lutte.
  • Facteurs favorables au développement du doryphore : Un été chaud et humide favorise le développement des doryphores.

 

Gestion intégrée du doryphore en culture de pommes de terre

Les principes généraux en matière de lutte intégrée contre les ennemis des cultures ont été fixés par le Gouvernement wallon. La lutte intégrée est obligatoire et les mesures sont regroupées dans un cahier de charge. Integreted pest management (IPM).

 

IPM

A. Mesures agronomiques préalables à la culture

  • Rotation : La rotation des cultures tous les 4 ans limite les populations adultes de doryphore hivernant dans le sol.
  • Le maintien d’une biodiversité importante permettra d’encourager la présence de prédateurs (larves de coccinelles, carabes, oiseaux, ...). Les haies, les bandes enherbées et les tas de bois servent d’abris aux carabes. Les oiseaux seront attirés par des perchoirs et des abris en bois. Les coccinelles hibernent dans des tas de feuilles mortes et sont souvent proches des orties/sureaux/capucines grâce aux nombreuses colonies de pucerons présentes sur ces plantes.

B. Avant la plantation

  • Eliminer les repousses et les résidus de cultures qui pourraient devenir un foyer. Les doryphores ne peuvent pas migrer sur des longues distances. Il a été prouvé que plus les pommes de terre sont implantées loin d’un champ de pommes de terre de l’année précédente, moins la pression en ravageur est élevée. Les tas de déchêts peuvent être bâchés.
  • L’association de plantes avant l’apparition des ravageurs permet de les éloigner. Le lin, la tanaisie, le haricot, l’ail, le raifort, etc doivent être implantés avant la culture de pommes de terre.

C. Plantation

  • Une plantation précoce permettra aux feuilles d’atteindre un stade de maturité plus avancé avant l’infestation et les rendra moins appétantes.

D. En cours de végétation 

  • Si la surface de culture est raisonnable, le ramassage des doryphores à la main suivie de la noyade est une méthode efficace. Les oeufs se trouvent sur la face inférieure de la feuille et peuvent être écrasés à la main. Le ramassage doit être effectué tous les 2 jours pour éradiquer au mieux la population de doryphores.
  • Traiter avec un fongicide autorisé (voir “Traitements éventuels”).

E. Traitements éventuels 

Le développement des doryphores est souvent localisé (en bordures de champ). Un traitement insecticide généralisé est rarement justifié, le traitement se fait plutôt par application locale sur les zones atteintes. Aucun traitement préventif ou systémique ne se justifie.

Les observations restent indispensables pour estimer la pression en ravageurs et l’utilité d’un éventuel traitement.

Seule une attaque sévère sur l’ensemble de la parcelle justifie un ou plusieurs traitements insecticides. Le seuil est de l’ordre de 5% de destruction du feuillage en conditions normales et 2% en conditions de stress (sécheresse) pour les variétés à chair ferme et défanées tôt qui ne peuvent assurer la production d’un nouveau feuillage.

Pour les autres cultivars, tels que la Bintje, le seuil économique de traitement est proche de 10% de défoliation à l’échelle de la parcelle. Par exemple, 10% correspond à 2 plantes sur 10 avec 50% de feuillage détruit.

La législation et les produits autorisés étant en constante évolution, nous vous invitons à consulter régulièrement les sites de la FIWAP et phytoweb.

Si vous effectuez une recherche par ennemi sur phytoweb, vous pouvez indiquer les catégories : “coléoptères”, “chrysomèles”, “doryphore de la pomme de terre”.

Pour tout usage d’un pesticide, veillez à lire l’étiquette et à bien respecter les conditions et les conseils d’utilisation afin de garantir l’efficacité du traitement et la préservation de l’environnement !

 

Pour aller plus loin | Sources

Sur le site internet de la FIWAP (Filière Walonne de la Pomme de terre), divers documents relatifs à la gestion des plants : réception, conservation, traitements divers, plantation, etc. sont disponbiles.

FIWAP

  • ACTA, (2016), Guide pratique de défense des cultures, pp 341

Légende: 

: Gravité du symptôme (varie graduellement entre vert, orange et rouge)

 : Fréquence du symptôme

 : Integreted pest management (Lutte intégrée)