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Mildiou de l'oignon

Peronospora destructor

Le mildiou de l’oignon peut causer de gros dégâts à la culture quand les conditions sont favorables à son développement. La surface photosynthétique diminue et le grossissement des bulbes est impacté.

Symptômes

La maladie apparait en général à partir du mois de mai et se développe en juin et durant l’été.
Le mildiou est caractérisé par un velouté mauve à gris violacé apparaissant sur les feuilles ou sur les tiges florales. Dans les conditions optimales de développement, le champignon peut envahir les feuilles entières sans provoquer de nécrose. Les feuilles fanent et peuvent se coucher sous l’effet du vent.
A température plus élevée, la croissance du champignon est ralentie et des taches jaune pâle, ovales allongées et légèrement zonées se forment. 
Ces lésions desséchées se recouvrent de fructifications noir-verdâtres liées à l’installation de champignons opportunistes.
Au niveau de la parcelle des foyers plus clairs sont visibles mais l’infection peut s’étendre à l’ensemble de la parcelle.

Cycle de développement

Le champignon peut se conserver sous forme de mycélium ou d’oospores dans le sol et dans les débris d’oignons (feuilles, bulbes) pendant 4 à 5 ans.

Facteurs favorables

-    Températures comprises entre 10 et 15°C
Cependant, quelques heures de temps chaud et sec pendant la journée suffisent à tuer les spores et à arrêter une épidémie.
-    Présence d’eau libre sur le feuillage et humidité élevée (brouillard)
-    Les fortes densités de peuplement
-    La présence de mauvaises herbes 
En effet cette dernière est peu favorable à l’aération de la culture.
-     La rosée et les arrosages répétés

Dégâts

La maladie se manifeste par foyers dans la culture. Le développement de la maladie est foudroyant lorsque les conditions sont favorables. Il peut aussi provoquer des problèmes en conservation si les plants sont contaminés lors de la récolte.

Plantes hôtes

Oignon, échalotte, ciboulette

Gestion intégrée du mildiou en culture d’oignon

Différentes mesures de lutte peuvent être prises pour lutter contre le champignon.
La première consiste à prendre de vitesse la maladie qui se développe plutôt en fin de saison en utilisant des variétés d’oignons plus précoces.
Les infections précoces sont régulièrement dues à des bulbilles déjà infectées avant plantation. La thermothérapie peut diminuer le problème. Les plants doivent être trempés pendant 2h dans de l’eau à 43°C avant d’être séchés par une légère ventilation. Le trempage doit avoir lieu une quinzaine de jours avant la plantation. Les conditions de trempage et de séchage doivent être effectuées précautionneusement pour un bon rendu. 
En Wallonie, pour l’oignon, la rotation d’au moins une année sur trois est une obligation de niveau 2 selon le cahier des charges de la lutte intégrée, obligatoire pour tous les professionnels. Les espèces de la même famille sont également à exclure de la rotation (mais possibilité d’avoir 2 cultures d’une même espèce la même année sur la même parcelle).
Il est également nécessaire d’éviter les plantations ou semis denses et de réaliser un désherbage afin de diminuer l’humidité au sein de la parcelle.
Les excès d’azote étant favorable au développement du mildiou, une fertilisation équilibrée doit être respectée. 
Des plants sains et l’élimination des déchets de culture diminuent le risque d’infection par ce pathogène.
Des variétés résistantes sont également disponibles et peuvent fortement diminuer la pression de la maladie.

TRAITEMENTS ÉVENTUELS

En agriculture biologique, des éliciteurs des défenses des plantes peuvent être utilisés préventivement. 
En conventionnel, des traitements chimiques existent pour lutter contre la maladie. Ces produits, les doses et les stades d’application sont repris sur phytoweb**.
Si un traitement** est nécessaire, il est recommandé de privilégier les produits présentant moins de risques pour la santé humaine et animale ainsi que pour l’environnement, selon les principes de la lutte intégrée, obligatoire pour tous les professionnels.

* La lutte intégrée, obligatoire pour tous les professionnels en Wallonie, consiste (selon Directive européenne 91/414/CEE) en « l'application rationnelle d'une combinaison de mesures biologiques, biotechnologiques, chimiques, physiques, culturales ou intéressant la sélection des végétaux dans laquelle l'emploi de produits chimiques phytopharmaceutiques est limité au strict nécessaire pour maintenir la présence des organismes nuisibles en dessous de seuil à partir duquel apparaissent des dommages ou une perte économiquement inacceptables. 
**La législation et les produits autorisés étant en constante évolution, nous vous invitons à consulter régulièrement phytoweb.be, référence officielle pour les produits phytopharmaceutiques autorisés en Belgique pour chaque usage. 

Pour tout usage d’un pesticide, veillez à lire l’étiquette et à bien respecter les conditions et les conseils d’utilisation afin de garantir l’efficacité du traitement et la préservation de l’environnement !