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Alternariose du chou

Alternaria brassicicola

 

L’alternariose du chou est une maladie fongique des semences impactant les brassicacées. Alternaria brassicicola touche principalement Brassica oleracea (chou, brocoli, chou-fleur, etc.) tandis que Alternaria brassicae s’attaque plutôt aux crucifères oléagineuses (colza, moutarde).

 

Symptômes

La plante entière est sensible à l’infection. Les attaques peuvent se produire à différents stades de développement de la plante : 

  • Attaque sur les plantules, à partir de la contamination de semences, ou de débris porteurs de spores ou de mycélium. Cela peut conduire à la fonte des semis ou à des symptômes de « pieds noirs » ;
  • Attaque sur les zones hypertrophiées (pommes, tête de chou-fleur ou de brocoli) qui se manifestent par des lésions noires sur les feuilles extérieures de 2 ou 3 mm de diamètre, qui peuvent être favorisées par un environnement humide ;
  • Attaque sur feuilles adultes qui se manifeste par des taches brunes ou noires de tailles variables, rondes avec un halo jaune pâle sur la face supérieure des feuilles. Elles sont claires, brun-verdâtre sur la face inférieure.

 

Cycle de développement

Le champignon est souvent transmis via la semence mais peut également persister dans les débris de cultures. Les conidies sont dispersées par le vent, la pluie, les limaces et les insectes. Dans des conditions humides, les infections se produisent par pénétration dans les tissus intacts ou à travers les stomates des feuilles ou des tiges.


Dégâts

Les dégâts les plus graves sont observables sur les choux à maturité. Les infections proches de la récolte entrainent les pertes les plus importantes, rendant les choux non-commercialisables du fait de l’apparition de larges taches sombres.


Facteurs favorables

L'humidité est essentielle pour une sporulation abondante du champignon, tandis que la dissémination des conidies est facilitée par des conditions météorologiques sèches.
La germination et la pénétration des conidies nécessitent des températures douces (18 à 25°C). La rosée et la pluie légère favorisent le développement de la maladie, mais elles doivent se produire à plusieurs reprises pour provoquer son développement rapide.

Gestion intégrée de Alternaria brassicae et Alternaria brassicicola

Mesures préventives

Des mesures préventives peuvent être mises en place pour limiter l’impact de l’alternariose :

  • Utiliser des semences traitées ;
  • Assurer un délai de trois ans avant le retour de crucifères dans la rotation ;
  • Limiter la présence d’adventices de la famille des crucifères ;
  • Incorporer les résidus de cultures dans le sol pour favoriser leur décomposition et aider à réduire le niveau d’inoculum présent ;
  • Limiter l’irrigation par aspersion ;

Traitement éventuel

A petite échelle, une application préventive de purin d’orties, de prêles, de fougères ou de bardane peut s’avérer efficace. Non seulement pour lutter contre la maladie, mais également pour renforcer l’état physiologique des plants.

En agriculture conventionnelle, des traitements fongicides systémiques et de contacts permettent de lutter contre l’alternariose. La législation et les produits autorisés étant en constante évolution, nous vous invitons à consulter régulièrement le site Phytoweb.

Pour tout usage d’un pesticide, veillez à lire l’étiquette et à bien respecter les conditions et les conseils d’utilisation afin de garantir l’efficacité du traitement et la préservation de l’environnement !

CAHIER DES CHARGES DU GOUVERNEMENT WALLON

Les principes généraux en matière de lutte intégrée contre les ennemis des cultures ont été fixés par le Gouvernement wallon. Ils sont regroupés dans un cahier des charges présenté en annexes 1 et 2 de l’Arrêté Ministériel du 6 mars 2019 modifiant les annexes de l'Arrêté Ministériel du 26 janvier 2017 portant sur l'exécution de l'Arrêté du Gouvernement Wallon du 10 novembre 2016 relatif à la lutte intégrée contre les ennemis des cultures. Ce cahier des charges peut être consulté ici.

Dans ce cahier des charges, les huit grands principes qui doivent être respectés dans le cadre de la lutte intégrée sont déclinés en actions de 3 niveaux d’obligation.


Référence

OEPP/EPPO. (1994). Norme OEPP PP 2/1(1) Directive sur la bonne pratique phytosanitaire: principes de bonne pratique. Bulletin OEPP/EPPO(24), pp. 233-244.

Richard, C., & Boivin, G. (1994). Maladies et ravageurs des cultures légumières au Canada. Ottawa: La société Canadienne de Phytopathologie.

Rimmer, S., Shattuck, V., & Buchwaldt, L. (2007). Compendium of Brassica Diseases. St. Paul: The American Phytopathological Society.