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Cercosporiose de la betterave

Cercospora beticola

 

Symptômes

  • De petites taches rondes grisâtres isolées et entourées d’un halo pourpre sont observables sur les feuilles plus âgées et plus externes du bouquet foliaire. Ces taches sont observables sur les faces supérieures.
  • En conditions humides, des petits points noirs sont observables au centre des taches sur la face inférieure.
  • Les feuilles fortement touchées jaunissent et confluent, ce qui entraine le dessèchement d’une partie importante de la feuille.

 

Cycle de développement

  • L’inoculum primaire est constitué des semences infectées, des résidus de culture (feuilles et collets) ou de certaines adventices (plantain, luzerne, chénopodes…) sur lesquels le champignon peut survivre plusieurs années (pseudo sclérotes) ou plusieurs mois (conidies).
  • Lorsque le climat est chaud et humide, les spores peuvent germer sur les feuilles et contaminer la betterave, les premières nécroses apparaissent.
  • En quelques jours, les taches sporulantes se forment sur la face inférieure et les conidiophores apparaissent. Ces derniers vont produire des conidies qui vont engendrer un nouveau cycle de contamination.
  • Entre juillet et septembre, un cycle complet a une durée de 15 jours en conditions moyennes.

 

Facteurs favorables

  • Les conidies germent lorsque l’humidité relative est d’au moins  98% ou que de l’eau libre est présente sur les feuilles.
  • Le développement du champignon requiert des températures élevées, entre 20 et 26°C.

 

Dégâts

  • Cette maladie est la plus préjudiciable en culture de betterave avec des pertes de rendement pouvant atteindre 20%.
  • Lorsque la plante est fortement touchée, elle va produire de nouvelles feuilles ce qui entraine une diminution de 1 à 2% de la richesse en sucre de la racine.

 

Plantes-hôtes

  • Luzerne, laitue, épinard, quinoa, bette.

 

Confusion possible

Ramulariose : les taches de la ramulariose sont plus grandes, plus irrégulières et anguleuses.

 

 

Gestion intégrée de la cercosporiose en culture de betteraves

Rotation et choix du site

Les conidies de cercosporiose ne sont disséminées par le vent que sur une centaine de mètres. Au niveau de la parcelle, ce sont principalement les éclaboussures de pluie et certains insectes qui sont responsables de la dispersion du pathogène. Une parcelle qui n’a pas d’historique de la maladie et qui n’est pas proche d’autres parcelles contaminées a donc moins de chance de subir une attaque. Pour limiter les risques, une rotation de 3 années sans culture de la famille des Chenopodiaceae est conseillée.

Travail du sol

L’inoculum primaire provient notamment des résidus de culture infectés. Il faut donc veiller à enfouir les résidus par un labour profond. Cette mesure permet également de stimuler le développement du champignon avant que la plante ne soit présente, ce qui mène à la mort du pathogène. Les techniques de non-labours ne sont pas conseillées pour la lutte contre la cercosporiose.

Saison culturale

Lors de la plantation, le choix variétal est primordial (à retrouver sur le site de l’IRBAB). Les variétés les plus productives sont, souvent, également les plus sensibles face à cette maladie. Il est primordial de semer des semences saines ou traitées à l’eau chaude de manière à ne pas introduire le pathogène dans la culture.
Il faut ensuite veiller à contrôler les repousses de betteraves et certaines adventices (Amaranthus, Atriplex, Chenopodium, Plantago …) qui peuvent être des sources d’inoculum primaire.  

Le champignon nécessite de longues périodes d’humectation des feuilles pour assurer son développement et sa dissémination. Il est donc nécessaire d’éviter l’irrigation par aspersion ou la réduire et la planifier de manière à minimiser la présence d’une pellicule d’eau sur le feuillage.

Enfin, un excès de fumure azotée doit être évité car une croissance excessive du feuillage augmente le risque d’infection.

Seuil de traitement

Les avertissements de l’IRBAB émis durant la saison culturale peuvent aider à suveiller l’évolution des populations et à optimiser les traitements éventuels.

Le seuil préconisé par l’IRBAB pour un traitement chimique est de 5% des feuilles touchées avant le 20/08 et 20% des feuilles touchées après le 20/08. Pour évaluer le pourcentage de feuilles atteintes, 100 feuilles doivent être prélevées sur des plantes différentes. Il est important d’éviter les jeunes feuilles, les feuilles flétries et les feuilles à la base du bouquet. Il est également préférable de prélever toutes les feuilles avant de les observer.

 

La législation et les produits autorisés étant en constante évolution, nous vous invitons à consulter régulièrement les sites de l’IRBAB ainsi que phytoweb.

Pour tout usage d’un pesticide, veillez à lire l’étiquette et à bien respecter les conditions et les conseils d’utilisation afin de garantir l’efficacité du traitement et la préservation de l’environnement !

 

Cahier des charges du Gouvernement wallon

Les principes généraux en matière de lutte intégrée contre les ennemis des cultures ont été fixés par le Gouvernement wallon. Ils sont regroupés dans un cahier des charges présenté en annexes 1 et 2 de l’Arrêté Ministériel du 6 mars 2019 modifiant les annexes de l'Arrêté Ministériel du 26 janvier 2017 portant sur l'exécution de l'Arrêté du Gouvernement Wallon du 10 novembre 2016 relatif à la lutte intégrée contre les ennemis des cultures. Ce cahier des charges peut être consulté ici.

Dans ce cahier des charges, les huit grands principes qui doivent être respectés dans le cadre de la lutte intégrée sont déclinés en actions de 3 niveaux d’obligation.