Nervation noire du chou
Xanthomonas campestris
La nervation noire du chou est une maladie bactérienne causée par Xanthomonas campestris pv. campestris. Il s’agit de la maladie la plus importante touchant les crucifères, s’attaquant à toutes les espèces cultivées de cette famille. Sa transmissibilité par les semences ainsi que sa facilité de dispersion par les insectes, les projections d’eau et les équipements agricoles la rend très contagieuse et oblige à prendre des mesures de précaution sanitaire fortes.
Symptômes
- Les cotylédons noircissent depuis les bords et finissent par tomber ;
- Des lésions de 1 à 3 cm, brunes-jaunâtres, parfois en forme de “ V ”, apparaissent en bordure des feuilles ;
- Ces lésions peuvent se généraliser à l’ensemble du limbe ;
- Les nervures atteintes prennent un aspect noir ;
- Nanisme et asymétrie de croissance lorsque la tige est atteinte par la maladie.
Cycle de développement
La bactérie survit sur les débris végétaux du sol et sur les semences. Elle infecte la plante via une blessure occasionnée par un ravageur ou par une machine et circule ensuite dans les tissus vasculaires (infection systémique). Les bactéries sont exsudées par les stomates et transportées sur des plants sains par des projection d’eau ou par le passage de personnes et d’outils.
Dégât
Les lésions provoquées par la nervation noire du chou servent de porte d’entrée à d’autres maladies telles que les pourritures molles, rendant la production non-commercialisable.
Facteurs favorables
Les températures supérieures à 25°C et une humidité relative élevée sont idéales pour le développement de la maladie. Dans ces conditions, les symptômes apparaissent 10-14 jours après l’infection. Dans des conditions plus fraiches, X. campestris peut persister dans la plante sans que celle-ci ne développe de symptômes mais conduira tout de même à l’infection des semences.
Gestion intégrée de Xanthomonas campestris
Mesures préventives
Des mesures préventives peuvent être mises en place :
- Assurer une bonne rotation des cultures, sans retour de crucifères dans les trois ans minimums ;
- Utiliser des semences et/ou des plants traités et certifiés ;
- Semer dans une pépinière saine ou l’assainir si nécessaire ;
- Si disponible, utiliser des cultivars résistants ;
- Éviter de semer et de planter trop dense, risquant de créer un microclimat humide favorable à la maladie ;
- Éviter l’irrigation par aspersion et de circuler dans le champ en conditions humides ;
- Incorporer les résidus de culture par un travail du sol pour favoriser leur décomposition.
Traitement éventuel
Actuellement, aucun produit en agriculture biologique ou conventionnelle ne permet de lutter contre Xanthomonas campestris. Seules les mesures préventives permettent de limiter sa propagation.
La législation et les produits autorisés étant en constante évolution, nous vous invitons à consulter régulièrement le site Phytoweb.
Pour tout usage d’un pesticide, veillez à lire l’étiquette et à bien respecter les conditions et les conseils d’utilisation afin de garantir l’efficacité du traitement et la préservation de l’environnement !
CAHIER DES CHARGES DU GOUVERNEMENT WALLON
Les principes généraux en matière de lutte intégrée contre les ennemis des cultures ont été fixés par le Gouvernement wallon. Ils sont regroupés dans un cahier des charges présenté en annexes 1 et 2 de l’Arrêté Ministériel du 6 mars 2019 modifiant les annexes de l'Arrêté Ministériel du 26 janvier 2017 portant sur l'exécution de l'Arrêté du Gouvernement Wallon du 10 novembre 2016 relatif à la lutte intégrée contre les ennemis des cultures. Ce cahier des charges peut être consulté ici.
Dans ce cahier des charges, les huit grands principes qui doivent être respectés dans le cadre de la lutte intégrée sont déclinés en actions de 3 niveaux d’obligation.
Références
Centre Interprofessionel Maraîcher. (2018). Les maladies et ravageurs en cultures maraîchères de plein air et sous abri.
Rimmer, S., Shattuck, V., & Buchwaldt, L. (2007). Compendium of Brassica Diseases. St. Paul: The American Phytopathological Society.
Snowdon, A. L. (1991). A colour atlas of post-harvest diseases & disorders of fruits & vegetables (Vol. Volume 2 : Vegetables). London: Wolfe Scientific Ltd.
