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Piétin-échaudage en culture de froment

Gaeumannomyces graminis var. tritici

 

Symptômes

Au champ, les foyers où les symptômes sont observables mesurent généralement moins d’un mètre de circonférence. Cependant, il arrive que ces foyers se rejoignent en de larges zones irrégulières. 
En fonction du moment de l’observation, les symptômes peuvent être différents. A la sortie de l’hiver, les attaques sont dites précoces. Les racines présentent des nécroses noires sur plusieurs centimètres. En surface, la plante a une croissance faible et un mauvais tallage. Enfin, sur les feuilles, les symptômes apparaissent en premier sur les organes les plus âgés avec un jaunissement par la pointe. A l’épiaison, les racines présentent aussi des nécroses noires qui peuvent s’étendre à toute la racine. La plante présente un échaudage complet provoquant une mauvaise circulation des substances nutritives. Les talles prennent une couleur très pâle (paille sèche). Au bas de la tige, un manchon noir de 1 à 3 cm peut remonter au-dessus du plateau de tallage.

 

Cycle de développement

  • Le cycle débute à la fin de l’été ou en automne, lorsque l’inoculum du champignon présent sur les résidus de céréales ou des graminées adventices infecte la culture en place.
  • Le mycélium se développe et entre en contact avec les racines de la plante, par les poils absorbants et les radicelles.
  • Le champignon stoppe son activité pendant l’hiver et la reprend au printemps, lorsque la température augmente.
  • À ce moment, il progresse dans la racine infectée et peut se propager aux plantes voisines.
  • G. graminis détruit progressivement les racines et la base de la tige, perturbant ainsi la circulation de l’eau et de la sève.
  • À la base des tiges se forme alors un manchon noir où l’on trouve des périthèces qui produisent asques et ascospores pouvant être disséminés. Cette dernière phase est assez rare dans la nature.
  • Le cycle recommence chaque année grâce au mycélium présent dans le sol et sur les résidus de culture.

 

Facteurs favorables

  • Rotation trop courte ou chargée en céréales à paille.
  • Sols légers et sableux.
  • Hiver doux et humide, printemps pluvieux et sécheresse pendant le remplissage du grain.
  • Semis précoces.
  • Remontée trop rapide du pH.
  • Sensibilité variétale : blé dur > blé tendre > orge > triticale > seigle.
  • Croissance optimale entre 12 et 18°C.

 

Dégâts

Diminution importante du rendement, parfois jusqu’à 50 %.

 

Plantes-hôtes

De nombreuses graminées cultivées (orge, blé, triticale, seigle) ou sauvages et adventices.
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Confusion possible

À l’épiaison, la maladie peut être confondue avec trois autres cas : les fusarioses de l'épi (échaudage de groupe d'épillets sur l'épi), le piétin verse (des épis isolés sont échaudés) et les tordeuses (tige sectionnée, l'épi s’arrache facilement). Dans le cas du piétin-chaudage, tous les épis du pied sont échaudés.

 

Gestion intégrée du piétin-échaudage en culture de froment

Les avis du CADCO, émis chaque semaine, rendent compte de l’état sanitaire des parcelles de référence et conseillent l’agriculteur dans son choix d’itinéraire phytotechnique.

Rotation et désherbage

  • Ce champignon survit dans les sols et est un mauvais saprophyte. Allonger les rotations d’au moins 3 années sans céréales à paille tout en privilégiant les cultures non-hôtes (colza, betterave, pomme de terre, pois) permet de réduire sa présence.
  • Dans les parcelles à risque, les blés sur blés doivent être absolument évités.
  • La rotation doit être couplée à un désherbage efficace pour empêcher la survie de l’inoculum.

Semis et travail du sol

  • Choix variétal.
  • Une protection fongicide de la semence est possible, bien que n’ayant qu’une efficacité partielle (50%).
  • Si le sol est soufflé après le semis, il est conseillé de le réappuyer. Inversément, il faut aussi éviter les sols compacts et engorgés
  • Favoriser les semis tardifs.
  • Eviter le chaulage.
  • Le labour peut avoir un effet de dilution sur le mycélium mais il peut également entraîner l’inoculum sur des surfaces plus importantes. 
  • Favoriser l’enfouissement et la décomposition des résidus de culture.
  • Eviter les couverts favorables au piétin-échaudage comme le ray-grass.

Le site livre-blanc-cereales.be propose de nombreux documents disponibles en ligne relatifs à la lutte intégrée, la législation, la culture bio, etc.

Eviter les andains de paille

Il est souvent observé que le développement de la maladie intervient là où des andains de pailles étaient présents l’année antérieure ou anteprécédante. Il est donc conseillé, dans les champs à risque, de broyer finement les résidus de paille.

Mesures prophylactiques

  • Eviter tout transport de terres à risques.
  • Fractionner la fertilisation notamment NPK.

 

Le centre pilote CePiCOP propose des avertissements hebdomadaires en céréales en période critique, rend compte de l’état sanitaire des parcelles de référence et conseillent l’agriculteur dans son choix d’itinéraire phytotechnique.

Des information complémentaires concernant le piétin-verse du froment peuvent être trouvées en cliquant sur le lien du Livre Blanc des Céréales.

La législation et les produits autorisés étant en constante évolution, nous vous invitons à consulter régulièrement les sites du Livre Blanc des Céréales ainsi que phytoweb.

Pour tout usage d’un pesticide, veillez à lire l’étiquette et à bien respecter les conditions et les conseils d’utilisation afin de garantir l’efficacité du traitement et la préservation de l’environnement !

Cahier des charges du Gouvernement wallon

Les principes généraux en matière de lutte intégrée contre les ennemis des cultures ont été fixés par le Gouvernement wallon. Ils sont regroupés dans un cahier des charges présenté en annexes 1 et 2 de l’Arrêté Ministériel du 6 mars 2019 modifiant les annexes de l'Arrêté Ministériel du 26 janvier 2017 portant sur l'exécution de l'Arrêté du Gouvernement Wallon du 10 novembre 2016 relatif à la lutte intégrée contre les ennemis des cultures. Ce cahier des charges peut être consulté ici.

Dans ce cahier des charges, les huit grands principes qui doivent être respectés dans le cadre de la lutte intégrée sont déclinés en actions de 3 niveaux d’obligation.