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Pucerons en culture de pommes de terre

Myzus persicae, Aulacorthum solani, Macrosiphum euphorbiae, Aphis nasturtii et Aphis frangulae

En Belgique, cinq espèces de pucerons sont généralement rencontrées en culture de pomme de terre :

  • Myzus persicae (puceron vert du pêcher)
  • Aphis nasturtii et Aphis frangulae (puceron du nerprun et puceron de la bourdaine, aussi appelés « petits jaunes »)
  • Aulacorthum solani (puceron tacheté de la pomme de terre)
  • Macrosiphum euphorbiae (puceron vert et rose de la pomme de terre)

Myzus persicae et Macrosiphum euphorbiae sont continuellement présents dans les parcelles de pommes de terre mais les populations n’explosent jamais. Aphis frangulae est plus rare que les autres espèces sur les plants. Aphis nasturtii  et Macrosiphum euphorbiae sont les seules espèces capables d’engendrer une pression importante pouvant nécessiter une intervention insecticide.

 

Description

  • Macrosiphum euphorbiae: puceron mesurant 3 à 4 mm, de forme allongée et de couleur verte ou mauve. Il est rencontré principalement sur les tiges florales, sur les fleurs et, surtout, sur la face inférieure des jeunes feuilles supérieures.

  • Aphis nasturtii : puceron « petit jaune » bien plus petit et mesurant environ 2 mm, de forme moins allongée et de couleur jaune à vert vif. Il est rencontré sur la face inférieure des feuilles âgées, près du sol.

 

Symptômes

  • Les piqûres peuvent provoquer des ponctuations chlorotiques. Une déformation des folioles peut également être observée. Lorsque le nombre de pucerons est important, la croissance des jeunes plantes peut être affectée.
  • Les mues blanchâtre des pucerons peuvent aussi être visibles sur les feuilles.
  • Le miellat, rejeté par le puceron, favorise l’apparition de fumagine ce qui peut engendrer une diminution de la photosynthèse. La fumagine forme comme une croûte noire à la surface de la feuille qui se détache avec l’ongle.

 

Transmission de virus

  • Les pucerons sont capables de transmettre de nombreux virus en culture de pommes de terre. Voir fiches « Virus Y », « Virus de l’enroulement ».

 

Plantes hôtes

  • Un accouplement de ces nouveaux adulte n’est pas possible. Dès lors, ils se nourrissent des pommes de terres en vue de la période hivernale future. Tous les stades sont donc observables en même temps sur un champ, à cause des pontes échelonnées et des cycles entremêlés.
  • Les doryphores peuvent aussi se retrouver sur les repousses de pommes de terre, les tomates, les aubergines et les morelles.

 

 

Gestion intégrée des pucerons en culture de pommes de terre

  • Il est conseillé de favoriser les espèces botaniques qui sont hôtes des auxiliaires (micro-hyménoptères parasites, larves de coccinelles, syrphes, chrysopes), comme la phacélie. La coccinelle est par exemple capable de détruire plus de 150 pucerons par jour.
  • En cas de présence de pucerons, et uniquement si les seuils de nuisibilité sont dépassés, un traitement aphicide peut être envisagé.
    • La date d’application de l’insecticide est primordiale. Deux méthodes sont disponibles pour la déterminer :
      • Sélectionner aléatoirement une feuille du bas, du milieu et du haut de la plante et compter les pucerons présents sur toutes les folioles. Réaliser cette opération 20 fois. Si il y a plus de 5 à 10 pucerons en moyenne par feuille (composée d’une dizaine de folioles), un traitement est recommandé.
      • Choisir aléatoirement une feuille sur la partie inférieure de la plante. Sélectionner une des deux folioles latérales voisines de la foliole terminale.  Observer la présence ou l’absence de pucerons. Répéter l’opération 40 fois. Si la présence de pucerons est avérée sur plus de 20 folioles, un traitement est envisageable. 

Le système d’avertissement du CARAH permet également d’apporter des conseils essentiels quant à la lutte contre les ravageurs.

Traitements éventuels

  • Les espèces de pucerons à combattre ne sont pas sensibles à tous les aphicides.
  • Pour une lutte adaptée à une agriculture saine, subordonnez les traitements aux avertissements. Une application non justifiée peut provoquer un effet inverse.
  • Certains produits ne sont agréés qu'en pommes de terre de consommation ou qu'en production de plants. Se conformer aux prescriptions jointes à l'emballage. Se référer au classement des produits en fonction de leur influence sur les auxiliaires.

Les observations restent indispensables pour estimer la pression en ravageurs et l’utilité d’un éventuel traitement.

La législation et les produits autorisés étant en constante évolution, nous vous invitons à consulter régulièrement les sites de la FIWAP et phytoweb.

Pour tout usage d’un pesticide, veillez à lire l’étiquette et à bien respecter les conditions et les conseils d’utilisation afin de garantir l’efficacité du traitement et la préservation de l’environnement !

Cahier des charges du Gouvernement wallon

Les principes généraux en matière de lutte intégrée contre les ennemis des cultures ont été fixés par le Gouvernement wallon. Ils sont regroupés dans un cahier des charges présenté en annexes 1 et 2 de l’Arrêté Ministériel du 6 mars 2019 modifiant les annexes de l'Arrêté Ministériel du 26 janvier 2017 portant sur l'exécution de l'Arrêté du Gouvernement Wallon du 10 novembre 2016 relatif à la lutte intégrée contre les ennemis des cultures. Ce cahier des charges peut être consulté ici.

Dans ce cahier des charges, les huit grands principes qui doivent être respectés dans le cadre de la lutte intégrée sont déclinés en actions de 3 niveaux d’obligation.