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Rhizoctone brun | Pomme de terre

Rhizoctonia solani

 

Symptômes et dégâts

Sur les tubercules

  • Manque ou retard à la levée. 
  • Présence de structures noires et dures (sclérotes) isolées ou en amas à la surface des tubercules.
  • Tubercules difformes, anguleux et assez petits.

Sur les feuilles et les tiges 

  • Plantes chétives et jaunissement du feuillage.
  • Tiges flétries, chétives, difformes voire pourries.
  • Mycélium blanchâtre et nécroses sèches et profondes des stolons et des tiges souterraines.
  • Possibilité d’apparition d’un manchon mycélien blanchâtre sur la tige au niveau du sol.
  • Possibilité d’observer le développement de tubercules aériens à l’aisselle des feuilles.

Les attaques de rhizoctone peuvent engendrer des pertes de rendement allant jusqu’à 20%.

Biologie du pathogène

biologie du pathogène

  • Plantes hôtes : Rhizoctonia solani est un champignon qui s’attaque à un très grand nombre de plantes cultivées et d’adventices. Il existe plusieurs souches du champignon qui peuvent s’attaquer à différents groupes de plantes, ce qui rend sa gestion très complexe. Parmis les plantes hôtes d’importance, on retrouve : maïs, betterave, haricot, carotte, soja, colza, épinard, luzerne, pois, tomate, laitue, féverole, sarrasin, tournesol, ray-grass, pissenlit, chiendent, chénopode, épilobe.
  • Cycle de vie : Le pathogène survit dans le sol pendant de nombreuses années sous forme de sclérotes. Le champignon infecte les plantes par les racines ou les tubercules directement à travers l’épiderme ou les blessures existantes. Le champignon est transmis par l’eau (éclaboussures, irrigation) et les déplacements de sol (érosion, arrachage, machines).
  • Facteurs favorables au développement du rhizoctone : Forte humidité et précipitations importantes, température élevée au printemps et en été ainsi qu’une mauvaise structure du sol.

 

 

Gestion intégrée du rhizoctone brun en culture de pommes de terre

IPM

A. Méthodes préventives | prophylaxie

  • Rotation : Allonger la rotation (au moins 5 ans) et assurer l’alternance entre des plantes hôtes (PDT, maïs, betteraves, carottes, haricots) et non hôte afin de limiter la quantité d’inoculum dans les parcelles. Lorsque deux cultures de printemps sensibles se succèdent, il est préférable d’insérer une céréale car elles ne sont pas hôtes. Les céréales d’hiver sont plutôt conseillées afin d’assurer une lutte plus aisée contre les adventices. Des solutions sont envisageables afin de mettre en place deux cultures de printemps sensibles au rhizoctone. Implanter des pommes de terre après une culture légumière hôte (carotte, haricot) est envisageable car ces cultures légumières ne laissent que peu de résidus de cultures. Implanter du maïs suite à une culture de pommes de terre reste possible car le désherbage du maïs est efficace contre les repousses de pommes de terre.

  • Cultures intermédiaires : Un bon travail du sol est conseillé afin de favoriser la dégradation des résidus et, de ce fait, la culture intermédiaire ne sera pas implantée trop rapidement. L’implantation de crucifères permet de favoriser la biofumigation par leurs teneurs en glucosinolates qui ont un effet fongicide. 

  • Gestion des résidus : Eviter les résidus en évitant les cultures entrainant de nombreux déchets de culture (maïs, colza…) et privilégier, au contraire, les céréales à paille. Favoriser la décomposition des résidus de cultures en les exportant de la parcelle ou en les détruisant finement. L’incorporation doit être superficielle et régulière et les résidus doivent être mélangés correctement pour favoriser les surfaces de contact avec le sol et ainsi permettre une décomposition plus rapide.

  • Gestion du labour : Répartir les résidus sur toute la profondeur du labour. Privilégier un labour de printemps si cela est possible afin de permettre une dégradation optimale des résidus. Eviter la compaction des sols en travaillant dans de bonnes conditions. Ne labourer qu’après un travail superficiel afin de permettre un bon mélange au sol et une bonne décomposition des résidus. Eviter le contact entre les résidus d’une culture infectée et le lit de semis d’une culture sensible.

  • Choix de la parcelle : Eviter les parcelles qui ont un historique récent avec le rhizoctone.

De la plantation à la levée 

  • Planter dans un sol pas trop frais bien préparé.
  • Faire pré-germer les plants dans des bonnes conditions de température et d’humidité.
  • Traiter les tubercules avec un fongicide autorisé (voir “Traitements éventuels”).

A la récolte 

  • Récolter assez rapidement après le défanage (< 3 semaines) pour éviter des contaminations tardives.
  • Traiter les tubercules avec un fongicide autorisé (voir “Traitements éventuels”).

B. Traitements éventuels

Les observations restent indispensables pour estimer la pression en maladies et l’utilité d’un éventuel traitement.

La législation et les produits autorisés étant en constante évolution, nous vous invitons à consulter régulièrement phytoweb.

Pour tout usage d’un pesticide, veillez à lire l’étiquette et à bien respecter les conditions et les conseils d’utilisation afin de garantir l’efficacité du traitement et la préservation de l’environnement !

C. Cahier des charges du Gouvernement wallon

Les principes généraux en matière de lutte intégrée contre les ennemis des cultures ont été fixés par le Gouvernement wallon. Ils sont regroupés dans un cahier des charges présenté en annexes 1 et 2 de l’Arrêté Ministériel du 6 mars 2019 modifiant les annexes de l'Arrêté Ministériel du 26 janvier 2017 portant sur l'exécution de l'Arrêté du Gouvernement Wallon du 10 novembre 2016 relatif à la lutte intégrée contre les ennemis des cultures. Ce cahier des charges peut être consulté ici.

Dans ce cahier des charges, les huit grands principes qui doivent être respectés dans le cadre de la lutte intégrée sont déclinés en actions de 3 niveaux d’obligation.

Wallonie

Sources | Pour aller plus loin

ACTA, (2016), Guide pratique de défense des cultures, pp 335-349.

AGROTRANSFERT, (2020), Biologie du rhizoctone brun. http://www.agro-transfert-rt.org/wp-content/uploads/2020/05/Fiche-Biologie-Rhizoctonia-solani.pdf 

ONU, (2014), Plants de pomme de terre, Guide de la CEE-ONU sur les maladies, parasites et défauts des plants de pomme de terre, New-York, Genève.

Sur le site internet de la FIWAP (Filière Walonne de la Pomme de terre), divers documents relatifs à la gestion des plants : réception, conservation, traitements divers, plantation, etc. sont disponbiles.

Fiwap