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Rouille jaune du froment

Puccinia striiformis f. sp. tritici

 

Symptômes

La rouille jaune apparaît en général en cours de montaison, généralement entre le stade 1er nœud (stade 31) et le stade dernière feuille (stade 39), plus rarement au stade tallage. 

En champ, les premières pustules apparaissent sur quelques plantes dans la parcelle et sont localisées sur les étages foliaires inférieurs. Les foyers se développent sur de petites surfaces jaunâtres nettement délimitées. Lorsque le climat est favorable, ces foyers peuvent se développer et contaminer toute la parcelle. 

Sur les feuilles, des pustules poudreuses et allongées de petite taille (0,3 à 1 mm) apparaissent sur les faces supérieures. Elles sont jaunes ou oranges et sont alignées entre les nervures donnant un aspect strié à la feuille.
Dans les stades plus avancés (en fin de saison), les pustules jaunes sont remplacées par des pustules noires, les téleutospores.

Sur les épis, il est parfois possible d’observer des spores sur les grains et sur la face antérieure des glumelles en soulevant les glumes.

A noter que cette rouille peut causer des dégâts avant les autres maladies foliaires.

 

Cycle de développement

  • La rouille jaune survit en hiver sous forme de mycélium ou de spores présents sur les repousses de céréales ou sur les cultures semées tôt à l’automne. 
  • Autour de mars-avril, le champignon commence à se développer et produit des urédospores disséminées par le vent. 
  • Ces spores infectent les feuilles des nouvelles cultures et induisent la formation des pustules jaunes caractéristiques de la maladie. Celles-ci forment de nouvelles urédospores qui sont propagées par le vent et provoquent des infections secondaires. 
  • Plusieurs cycles peuvent donc se succéder au printemps et donner lieu à des épidémies importantes en foyers.
  • En fin de saison, des téleutospores se forment sur les feuilles. Les hôtes alternes de la rouille jaune sont des espèces appartenant aux genres Berberis et Mahonia. Certaines de ces espèces sont présentes en Belgique, mais aucune preuve de la réalisation d’une reproduction sexuée n’a été apportée dans nos contrées.
     

Facteurs favorables

  • Sensibilité variétale.
  • Excès d’azote ou mauvais fractionnement de l’apport.
  • Présence de repousses.
  • Présence de la maladie dans la parcelle.
  • Printemps frais et humide avec des températures moyennes modérées (10 à 15 °C), l’optimal étant de 10 à 13 °C avec une humidité relative de 100 %.
  • Hiver doux.
 

Dégâts

Bien que sa fréquence soit plus faible, la rouille jaune est la maladie foliaire la plus nuisible dans les parcelles touchées. Les pertes peuvent monter jusqu’à 70% du rendement.

 

Plantes-hôtes

  • Triticale, orge, seigle, repousses de céréales ou culture à semis précoce
  • Certaines espèces des genres Mahonia et Berberis sont les hôtes alternes.
 

Confusion possible

  • Rouille jaune : Répartition d’abord en foyers. Pustules alignées le long des nervures donnant un aspect strié à la feuille.
  • Rouille brune : Répartition plus homogène dans le champ. Pustules dispersées sur toute la feuille.

 

Gestion intégrée de la rouille jaune en culture de froment

Limiter les risques de contamination

  • Le  choix de la variété est le principal moyen de lutte contre cette maladie. En effet, il existe des grandes différences de sensibilité entre les variétés. 
  • La détection précoce de la maladie, dès le stade épi 1 cm, permet de limiter l’agrandissement des foyers et limite les pertes. 
  • La surfertilisation doit être évitée car elle induit un couvert végétal dense qui crée un microclimat favorable à la maladie. Il est conseillé de fractionner les apports azotés.
  • Le désherbage des repousses et des adventices permet de limiter la conservation de l’inoculum au sein de la parcelle.

Seuils d’intervention

Il est recommandé d’intervenir contre la rouille jaune lorsque les seuils suivants sont atteints :

  • Au stade épi 1 cm (stade 30) : en présence de foyers actifs (les pustules libèrent une poudre)
  • Au stade 1 nœud (stade 31) : dès que les premières pustules sont détectées dans la parcelle

Contrôle

  • Pour les variétés les plus sensibles, un traitement au redressement (stade BBCH 30) peut être nécessaire pour juguler la maladie. 
  • Pour les variétés moins sensibles, la surveillance reste nécessaire mais dans la mesure du possible, aucun traitement ne devrait être envisagé avant le stade 2 noeuds (BBCH 32). La plupart des triazoles (époxiconazole, tébuconazole, prothioconazole, cyproconazole) utilisées à dose correcte sont efficaces contre la rouille jaune. 
  • L’association d’une strobilurine à une triazole permet d’obtenir une efficacité supplémentaire.

Schéma de traitement

Comment choisir un schéma de traitement optimal ?

  • Connaitre le comportement de la variété choisie ;
  • Vérifier la pression effective des maladies dans chaque parcelle via des observations en champ dès la sortie de l’hiver ;
  • S’informer sur les pratiques les plus efficaces pour la construction de son programme ;
  • Prendre connaissance des expérimentations effectuées dans le Livre Blanc des céréales ;
  • Suivre la pression régionale des maladies via le centre pilote CePiCOP qui propose des avertissements hebdomadaires en céréales en période critique, rend compte de l’état sanitaire des parcelles de référence et conseillent l’agriculteur dans son choix d’itinéraire phytotechnique.

Des informations complémentaires concernant la lutte contre la rouille jaune peuvent être trouvées en cliquant sur le lien du Livre Blanc des Céréales.

La législation et les produits autorisés étant en constante évolution, nous vous invitons à consulter régulièrement les sites du Livre Blanc des Céréales ainsi que phytoweb.

Pour tout usage d’un pesticide, veillez à lire l’étiquette et à bien respecter les conditions et les conseils d’utilisation afin de garantir l’efficacité du traitement et la préservation de l’environnement !

Cahier des charges du Gouvernement wallon

Les principes généraux en matière de lutte intégrée contre les ennemis des cultures ont été fixés par le Gouvernement wallon. Ils sont regroupés dans un cahier des charges présenté en annexes 1 et 2 de l’Arrêté Ministériel du 6 mars 2019 modifiant les annexes de l'Arrêté Ministériel du 26 janvier 2017 portant sur l'exécution de l'Arrêté du Gouvernement Wallon du 10 novembre 2016 relatif à la lutte intégrée contre les ennemis des cultures. Ce cahier des charges peut être consulté ici.

Dans ce cahier des charges, les huit grands principes qui doivent être respectés dans le cadre de la lutte intégrée sont déclinés en actions de 3 niveaux d’obligation.