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Rouille suisse du douglas

Phaeocryptopus gaeumannii

 

La rouille suisse est une maladie fongique fréquente dans les plantations de jeunes douglas, elle est assez présente en Haute Belgique. Cette maladie se manifeste surtout par une décoloration, sous forme de taches ou décoloration uniforme, des aiguilles allant du vert pâle au jaune-vert ou jaune-brun.

Symptômes

Les arbres atteints de la rouille suisse se caractérisent par une chute importante des aiguilles commençant par les plus âgées. Une attaque sévère laissera subsister les aiguilles de l’année et quelques-unes parmi les aiguilles des années précédentes.

Jaunissement des aiguilles avec chute prématurée des vieilles aiguilles.

Dès les premiers stades de l’attaque, les périthèces brun-noir (fructifications du champignon) disposées à la face inférieure de l’aiguille sont visibles de part et d’autre de la nervure médiane à l’aide d’une loupe binoculaire. La zone d’implantation correspond aux lignes des stomates, le pied court des périthèces est enfoncé entre les cellules de garde.

Coupe transversale dans une aiguille de 2 ans : présence de périthèces de Phaeocryptopus gaeumannii contenant les ascospores.

Les aiguilles passent au vert pâle puis jaunissent pour finir par brunir et tomber.
La maturation des ascospores et leur dissémination se produit en mai-juin. Après germination de la spore sur une aiguille, le tube germinatif pénètre l’aiguille au niveau d’un stomate et le champignon se développe alors dans les tissus. La saison suivante, les aiguilles infectées deviennent jaune-pâle, se couvrent de périthèces, brunissent et tombent.
A noter : ne pas confondre avec Sirococcus conigenus ou une cause physiologique qui entrainent aussi une perte d’aiguilles commençant par les extrémités.


Moyens de lutte

En pépinières, il est préférable d’opter pour des plants sains et/ou de provenances sûres. Les jeunes plants doivent être manipulés avec soin. Ce champignon affectionne particulièrement les conditions humides et peu ventilées. Il est donc recommandé de laisser une distance suffisante entre les douglas et d’éviter les stations régulièrement humides. Le choix des variétés moins sensibles est aussi nécessaire (fonction de la localisation et des conditions environnementales).
Actuellement, il n’existe pas de moyens de lutte chimique à la fois curatifs et rentables. Il est conseillé de :

  • Eliminer les sujets fortement atteints de manière à limiter la source d’inoculum (spores susceptibles d’être disséminées au printemps et de contaminer les arbres voisins).
  • Favoriser une meilleure aération/ventilation au sein des parcelles afin d’éviter les conditions favorables au développement du champignon en éliminant les sujets peu vigoureux ou fortement atteints (cas des douglasières âgées) et en éliminant les arbustes colonisateurs dans les jeunes plantations.
  • Pratiquer des méthodes culturales appropriées telles que les éclaircies précoces, les élagages et une fertilisation (cas des jeunes plantations).

La rouille suisse est considérée par de nombreux auteurs comme un parasite de faiblesse. Il est donc logique que les méthodes de lutte préventive proposées visent essentiellement à améliorer la vigueur des peuplements pour réduire leur susceptibilité à l’infection cryptogamique.  C’est la raison pour laquelle la plantation de douglas sur des sols fortement calcaires n’est pas conseillée.