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Sclérotiniose ou pourriture blanche | Carotte

Sclerotinia sclerotiorum

Symptômes et dégâts 

C’est principalement lors du stockage que les symptômes seront les plus évidents. 

Sur les parties aériennes 

  • Au champ, un feutrage blanc à la base du feuillage recouvre une pourriture molle et aqueuse, et s’observe par plage sur la parcelle.
  • Des sclérotes blancs puis noirs sont visibles sur les feuilles  et facilitent la distinction du champignon avec un Fusarium sp.  
  • Au collet, le champignon provoque les même symptômes soit une pourriture molle et aqueuse, un myceliumblanc cottonneux et des sclerotes noirs.

Sur les racines

  • En fin de saison et surtout pendant l’entreposage, un fleutrage blanc est observable sur la racine.
  • Sur l’ensemble d’un lot stocké, les symptômes apparaissent en premier par foyers et peuvent mener à une perte économique importante. 

Dégâts

L’infection peut débuter dès le mois de septembre et se poursuivre durant l’hiver. C’est sur les lots destinés à la conservation que les dégâts seront les plus conséquents avec une pourriture molle qui les rendra impropres à la consommation

Risque de confusion : Les sclérotes permettent de distinguer ce champignon avec un Fusarium sp. 

Biologie de Sclerotinia sclerotiorum en carottes

biologie du pathogène

  • Plantes hôtes : S. sclerotium s’attaque à la carotte ainsi que de nombreuses dicotylédones (apiacées, cucurbitacées, crucifères, légumineuses comme haricot et pois, laitue, tournesol, colza, etc.).
  • Cycle de vie : On retrouve le champignon en champ sur débris de végétaux et dans le sol sous forme de mycélium ou de sclérotes, structures de survie durant plus ou moins 10 ans. Lorsque les conditions sont bonnes, autour de 15°C et une bonne humidité, l’infection peut se produire. Généralement, ce sont les feuilles et le collet qui seront touchés avant les racines. Sclerotinia sclerotiorum est responsable de l’infection primaire, mais il est très souvent accompagné de microorganismes saprophytes, par exemple, Penicillium sp. et Cladosporium sp. Ces champignons trouvent leur origine dans le champ ou dans les zones de stockage.
  • Facteurs favorables au développement de la Sclérotiniose: La maladie est favorisée par les périodes humides et pluvieuses et par les températures légèrement en dessous de 20 °C. De plus elle affectionne particulièrement les tissus ayant atteint un stade de développement avancé. On note également un développement plus facile dans les sols légers et riches en humus.

Gestion intégrée de la sclérotiniose en culture de carotte

Les principes généraux en matière de lutte intégrée contre les ennemis des cultures ont été fixés par le Gouvernement wallon. La lutte intégrée ou Integreted pest management (IPM) est obligatoire et les mesures sont regroupées dans un cahier des charges

IPM

A. Mesures agronomiques préalables à la culture

  • Rotation : Une rotation d’au moins 3 à 5 ans comprenant notamment des épinards ou des oignons semble nuire au développement de S. sclerotiorum. Eviter dans les rotation des cultures sensibles comme le pois, le haricot, fenouil, laïtue, etc. 
  • Gestion des déchets : Eliminer les débris de culture et les racines des plantes cultivées, surtout les plants déjà touchés par la maladie car S. sclerotiorum forme des sclérotes permettant sa survie dans le sol jusqu’à la saison suivante. Un labour profond permet d’enfouir les sclérotes de S. sclerotiorum qui seront détruits par les microorganismes du sol.
  • Hygiène: Nettoyer abondamment les outils à l’eau ainsi qu’à l’eau de javel ou à l’alcool pour éliminer la terre résiduelle et les désinfecter afin d’éviter la propagation des champignons au reste de la culture.Nettoyer et désinfecter les zones de stockage après l’élimination des lots infectés pour retrouver des conditions de stockage optimales. 

B. Avant le semis 

  • Eviter l’excès de fumure azotée, favorable à son développement.
  • Veillez à bien drainer les parcelles de culture afin d’éviter les excès d’eau propices à la formation des apothécies induisant les contaminations aériennes par S. sclerotiorum.
  • La solarisation de la parcelle grâce à un film de polyéthylène peut être envisagée pour détruire les sclérotes enfouis dans le sol.
  • La vapeur est également un moyen de lutte efficace.

C. En cours de végétation 

  • Eviter au maximum la présence d’eau libre sur les plantes : aérer les abris, irriguer durant la matinée ou en journée mais jamais le soir. Privilégier l’irrigation localisée.
  • Désherber soigneusement, en évitant, dans la mesure du possible de blesser les carottes ou leur collet.
  • Protéger les plants des autres maladies et ravageurs car S. sclerotiorum peuvent profiter des blessures pour se développer au sein des tissus végétaux.
  • Retirer les plantes infectées de manière soigneuse et délicate pour éviter la dispersion des champignons vers les légumes sains.

D. Traitements éventuels

  • Une application préventive de purin d’orties, de prêles, de fougères ou de bardane peut s’avérer efficace. Non seulement pour lutter contre la maladie, mais également pour renforcer l’état physiologique des plants.

La législation et les produits autorisés étant en constante évolution, nous vous invitons à consulter régulièrement le site phytoweb.

Pour tout usage d’un pesticide, veillez à lire l’étiquette et à bien respecter les conditions et les conseils d’utilisation afin de garantir l’efficacité du traitement et la préservation de l’environnement !

Pour aller plus loin | Sources

Ephytia. Sclerotinia sclerotinium . https://ephytia.inra.fr/. Site web visité le 01.04.2025

IRIIS. Pourriture sclérotique-carotte. https://www.iriisphytoprotection.qc.ca/. Site web visité le 01.04.2025

Bruxelles Environnement. Fiches potagers. https://document.environnement.brussels/. Site web visité le 01.04.2025

Adalia. La carotte. https://www.adalia.be/carotte. Site web visité le 01.04.2025

 

Légende: 

: Gravité du symptôme (varie graduellement entre vert, orange et rouge)

 : Fréquence du symptôme

 : Integreted pest management (Lutte intégrée)