RETOUR

Septoriose du froment

Zymoseptoria tritici

La septoriose peut être provoquée par deux champignons différents : Zymoseptoria tritici et Parastagonospora nodorum. Le premier est bien plus répandu en Belgique et est celui qui est décrit ci-dessous.

Symptômes et dégâts

Au niveau de la parcelle

  • Répartition homogène avec quelques foyers apparents.

Au niveau de la plante

  • Maladie foliaire sur les deux faces du limbe. 

  • Taches brunes, de forme ovale ou rectangulaire, et souvent bordées d’un halo jaune chlorotique.

  • Sur les lésions, on observe des petits points noirs (élément clef du diagnostic !), appelés pycnides, qui sont les organes de reproduction du champignon.

Cette maladie peut causer des pertes allant jusqu’à 50 q/ha dans certains cas. La septoriose est la plus importante des maladies du blé tendre de par sa fréquence et l’importance des pertes qu’elle peut engendrer.

Confusions possibles

  • Helminthosporiose : sur les taches, de nombreux points noirs (pycnides) pour la septoriose, un seul point noir plus gros pour l’helminthosporiose.

  • Taches physiologiques : les feuilles touchées sont les plus jeunes (les plus hautes), les feuilles inférieures sont intactes. Pas d’évolution une fois les symptômes constatés.

Biologie du pathogène

  • Plantes hôtes : Le blé et d’autres espèces du genre Triticum spp.

  • Cycle de vie : Le champignon survit sous forme de mycélium ou sous forme de pycnides sur les chaumes, les résidus de culture, les cultures à semis automnal ainsi que les repousses de céréales. Les premières infections surviennent en automne ou au printemps et les ascospores (spores sexuées) libérés sont alors dispersés par le vent sur de longues distances. Lorsque la température et l’humidité augmente, les pycnidiospores (spores asexuées) sont dispersées par les éclaboussures d’eau et par contact entre les feuilles voisines.

  • Facteurs favorables au développement de la septoriose : Le champignon se développe à une température optimale de 20°C et quand l’humidité relative est élevée. Les précicpitations favorisent sa dispersion et le risque de propagation entre les feuilles augmente lors de la période de redressement (avril – juin). Les variétés sensibles, les semis précoces et les excès d’azote sont aussi des facteurs aggravants.

Gestion intégrée de la septoriose en culture de froment

A. Méthodes préventives | prophylaxie

  • Rotation : Pratiquer des longues rotations et éviter les blés sur blé qui favorisent les infections précoces de septoriose.
  • Gestion des résidus : Détruire et/ou enfouir profondémment les restes de culture qui sont des sources d’inoculum.
  • Gestion des adventives : Désherber les adventices et détruire les repousses.
  • Choix variétal : Le choix variétal est un levier agronomique important pour lutter contre la septoriose. Des informations relatives aux sensibilités variétales sont disponibles dans le Livre Blanc des Céréales
  • Gestion de l’azote : Fractionner la fumure azotée et éviter les excès.
  • Favoriser les semis tardifs car le champignon est peu actif en conditions froides.
  • Diminuer la densité de semis pour réduire l’humidité (compromis avec le rendement à trouver)

Du semis à la levée 

  • Utiliser des semences traitées. La contamination des semences est toutefois assez rare et est due à Parastagonospora nodorum, qui est beaucoup moins courante.

De la montaison au gonflement 

  • Traiter les parcelles au moment adapté avec un fongicide autorisé (voir “Traitements éventuels”) selon les avertissements et les seuils d’intervention.

B. Traitements éventuels

Seuil d’intervention

A partir du deuxième noeud, observer les F-2 de 20 plantes : 

  • Pour les variétés sensibles ( cote < 6,5 selon le Livre Blanc des Céréales), envisager un traitement si 20% des F-2 déployées à ce moment sont touchées.
  • Pour les variétés moins sensibles (cote > 6,5), envisager un traitement si 50% des F-2 déployées à ce moment sont touchées.

Les observations restent indispensables pour estimer la pression en maladies et l’utilité d’un éventuel traitement.

Outils d’aide à la décision 

Avertissements

  • Il est aussi indispensable de se référer aux avis du CePiCOP, émis chaque semaine en saison, rendant compte de l’état sanitaire des parcelles de référence et conseillant l’agriculteur dans ses choix d’itinéraires phytotechniques.
  • De manière générale, on va protéger les dernières feuilles le plus longtemps possible. Un traitement au stade 32 est rarement utile mais permet parfois de limiter l’infection des feuilles supérieures lorsque les conditions sont favorables au développement du champignon et sur variétés sensibles à la septoriose (pendant la montaison). Autrement, on traite une fois que les feuilles sont formées, soit après le stade 39. L’association de matières actives différentes et à modes d’actions distincts est conseillée pour augmenter l’efficacité et limiter les risques de résistance.

La législation et les produits autorisés étant en constante évolution, nous vous invitons à consulter régulièrement phytoweb.

Pour tout usage d’un pesticide, veillez à lire l’étiquette et à bien respecter les conditions et les conseils d’utilisation afin de garantir l’efficacité du traitement et la préservation de l’environnement !

C. Cahier des charges du Gouvernement wallon

Les principes généraux en matière de lutte intégrée contre les ennemis des cultures ont été fixés par le Gouvernement wallon. Ils sont regroupés dans un cahier des charges présenté en annexes 1 et 2 de l’Arrêté Ministériel du 6 mars 2019 modifiant les annexes de l'Arrêté Ministériel du 26 janvier 2017 portant sur l'exécution de l'Arrêté du Gouvernement Wallon du 10 novembre 2016 relatif à la lutte intégrée contre les ennemis des cultures. Ce cahier des charges peut être consulté ici.

Dans ce cahier des charges, les huit grands principes qui doivent être respectés dans le cadre de la lutte intégrée sont déclinés en actions de 3 niveaux d’obligation.

Autres ressources

S’informer sur les expérimentations réalisées et les pratiques les plus efficaces pour la construction de son programme via le Livre Blanc des Céréales.

Bibliographie

ACTA, (2016), Guide pratique de défense des cultures, pp 335-349.

Arvalis – Institut du végétal. Les fiches incidents : Septoriose. https://miniurl.be/r-4rvd Consulté en ligne le 05 septembre 2023.

CePiCOP : Centre Pilote Céréales Oléagineux Protéagineux. https://centrespilotes.be/cp/cepicop/. Consulté en ligne le 5 septembre 2023.

Livre Blanc Céréales. https://livre-blanc-cereales.be/ Consulté en ligne le 05 septembre 2023.